Édito
Quel monde souhaitons-nous.
Autour de nous, les avis de tempêtes sont légion. A l’intérieur du théâtre, pourtant, l’artisanat de la création, de l’écriture et de la scène se poursuivent, inlassablement. Chaque soirée, chaque représentation nous apporte des horizons sur le vivre ensemble. Le public est là. Les rencontres adviennent. Et l’art devient le prisme à travers lequel nous partageons le sentiment étrange d’être en vie. La colère. La joie. Le silence. La parole. Nos corps. Le poème. Le pouvoir de la parole, du chemin, de l’exigence et du partage.
Christian Bobin, face au cynisme ambiant, parlait de « l’entêtement à chercher des clairières ». Faire vivre un théâtre, c’est un peu ça. Chercher des clairières ensemble, avec les artistes, avec le public. Et il ne faut pas se méprendre. Les clairières sont des horizons, des respirations, mais aussi des caches d’armes.
Nous ne sommes pas naïfs face aux dérèglements multiples qui s’abattent sur le vivant. Nous ne nous sommes pas aveugles. Nous construisons des digues et des sillons tous les jours, pour que la fabrique d’arts demeure un outil au service du commun, un plein outil de service public.
Oui, nous pensons qu’en écrivant, en jouant, en offrant de multiples passerelles de rencontres au public, aux artistes, nous participons à une utopie concrète et non imaginaire.
A certains moments de l’histoire du monde comme de nos histoires personnelles, l’espoir devient une discipline. Alors poussez la porte de ce théâtre qui demeure indéfectiblement le vôtre, et polissons ensemble notre écoute. Les sources d’eau ne sont pas loin.
On vous souhaite l’année 2025 sincère, profonde et partagée.
Diane Landrot et Yan Allegret